Le groupe d'habitations n°2 comprend 20 locations de type HLM (habitations à loyer modéré) et une maison commune, la Snail House, partagée avec le groupe n°1. Les premiers locataires ont emménagés en mars 1996 et le groupe abrite aujourd'hui 25 adultes et environ 4 enfants et jeunes.
Les appartements ont été construits en longs ensembles mitoyens, ils disposent tous d'une véranda et sont organisés en triangle autour de la maison commune et donc exposés aussi bien au sud, qu'à l'est et à l'ouest. Les murs extérieurs ont une structure en bois isolé avec de l'ouate de cellulose et un bardage de thuya. La plupart des murs intérieurs sont en briques de terre cru.
Toutes les décisions sont prisent lors des réunions mensuelles. Afin de renforcer leur cohésion et leur sens des responsabilités et de réduire les coûts, le groupe n°2 a choisi de réaliser lui-même certaines tâches de gardiennage en complément d'un gardien à temps partiel qui coordonne la maintenance et les tâches administratives, ainsi que le contact avec la société d'HLM Lejerbo. Tous les adultes participent au moins à un groupe de travail interne au groupe d'habitations, chacun ayant son propre domaine de responsabilité : maison commune, espace extérieur, entretien des bâtiments, gestion de la laverie ou de la maison commune, etc. Chaque adulte doit contribuer à hauteur de quatre jours ouvrables par an au profit du groupe d'habitations.
Il a été très difficile pour les pionniers du groupe n°2 de trouver une société d'HLM intéressée pour construire dans l'écovillage et pour engager les futurs habitants dans l'élaboration du projet. La seule structure qui en était capable, Lejerbo, était domiciliée à Copenhague, ce qui a favorisé un mouvement de résistance de la part des sociétés d'HLM d'Aarhus qui ont vu là l'émergence d'un nouveau concurrent.
Lejerbo a alors été la première société de HLM à investir dans un projet d'habitations durables à loyer modéré avec des maisons basses énergies et des constructions innovantes. Par ailleurs, ces logements locatifs étaient une vraie opportunité pour l'écovillage de permettre à des personnes n'ayant pas les moyens ou l'envie d'investir dans leur propre logement de pouvoir bénéficier de ce cadre de vie et donc de favoriser la mixité sociale.
Par ailleurs, un important travail a été réalisé par Lejerbo concernant l'inclusion dans le projet des futurs habitants, ou tout du moins des personnes intéressées. Ainsi, un "atelier d'avenir" réunissant pendant une journée des architectes, les potentiels futurs habitants et la société d'HLM a été organisé pendant lequel de nombreuses idées ont été exprimées, examinées et sélectionnées afin de définir un projet final autour duquel le groupe faisait consensus et les architectes pouvaient travailler. Cette élaboration collective du projet a permis d'influencer la manière dont les maisons devaient être disposées et aménagées (comme la création des vérandas) et la conception des espaces extérieurs.
En plus d'avoir accepté de prendre part à un projet durable et d'y inclure les futurs habitants, la société de HLM, habituée à gérer seule les listes d'attente, a consenti à recourir à la liste établie par l'écovillage pour les premiers habitants (un groupe qui s'était déjà constitué en association sous le nom de l'"association des futurs habitants du groupe d'habitations n°2") et donc à faire une demande de dérogation auprès du ministère.
Bien que cela ait présenté la difficulté de monter un projet avec des personnes pour lesquelles nous ne savions pas si elles allaient finalement emménager dans l'écovillage, le fait d'avoir pris part au projet de construction initiale du groupe d'habitations fut une bonne expérience pour les participants même s'ils ne sont finalement pas tous venus habiter ici.
Le projet a fini par être plus coûteux que prévu. Il était donc nécessaire de faire des compromis pour pouvoir lancer la construction. Ce fut un long processus afin de tenir le budget de la société d'HLM. Malgré le budget serré, la majorité des objectifs de construction écologique ont été réalisés : mur en terre cru, isolation papier, récupération des eaux de pluie, maison commune, préparation du bâti pour les toilettes sèches (projet finalement abandonné du fait d'une mauvaise maitrise technique des enjeux collectifs liés à la densité des habitations). Des concessions ont notamment été faites sur les cuisines, très minimalistes, uniquement équipées d'étagères, d'une table en hêtre et d'une cuisinière.
Par la suite, un chauffage solaire thermique a été mis en place pour l'eau sanitaire et, en 2012, des panneaux photovoltaïques couvrant la consommation électrique des espaces communs ont été installés. La laverie commune alimentée en eau de pluie est largement utilisée par les groupes 1 et 2 (30 familles), bien que deux familles aient choisi d'avoir une machine à laver privée pour des raisons personnelles (allergie ou autre) ; la participation à la mutualisation, comme tout le reste, n'est pas obligatoire.